Le Saviez-vous n°18 : Pourquoi les kényans courent ils plus vite ?

Qui ne s’est jamais posé cette question un jour ?

Lors du Marathon de Paris en Avril dernier, on a pu voir (encore…) les Kenyans et les Ethiopiens se partager seuls la part du gâteau et ne laisser que quelques miettes à nos athlètes Français, comme le coureur d’Alès Cévennes Athlétisme, Ahmed EZZOBAYRY qui a terminé à la 10ème place en 2h11’18s. C’est un très bon chrono certes, mais il faut reconnaitre qu’aujourd’hui sur la planète Marathon, il ne se classerait pas dans les 300 premiers !

A titre de comparaison, en 2011 les coureurs Ethiopiens et Kenyans ont remporté 90% des 120 Marathons internationaux organisés dans le monde entier. En 2012, les 49 meilleures performances mondiales (sur un classement de 50 perfs) ont été réalisées par des Kenyans ou des Ethiopiens !

Des scientifiques Suédois ont cherché à comprendre pourquoi les coureurs Africains étaient aussi forts et détenaient tous les records. Cette équipe a mené des tests et expériences en tous genres sur des Marathoniens de très haut niveau, Africains, Européens et Asiatiques.

Bien évidemment, l’alimentation, la façon de s’entrainer, l’altitude, la charge de l’entrainement, tout a été étudié. L’équipe s’est même rendue dans les pays de ces athlètes afin de mener les expériences dans le milieu naturel. Cette observation a duré plus de 14 mois.

Tout d’abord, sachez que l’étude sur l’alimentation n’a rien donné, les analyses des prises de sang ont montré que celui-ci contenait les mêmes éléments et dans les mêmes proportions. Pour les fibres musculaires, ça n’a rien donné non plus, des biopsies ont été réalisées et la proportion des fibres de type I, de type II A et de type II B est la même chez les Africains que chez les Européens et les Asiatiques.

Des tests de VMA et de VO2Max ont été réalisés, mais ils sont identiques à chaque coureur.

La charge d’entrainement est équivalente, tous les athlètes ont été capables de supporter les mêmes charges d’entrainement sur plusieurs mois. L’altitude, le Kenya et l’Ethiopie possèdent des plateaux élevés, mais ailleurs aussi comme à Albuquerque aux Etats-Unis ou Font-Romeu pour les Français et bien d’autres endroits dans chaque pays.

Une chose est sûre, c’est que ce n’est pas une question d’origine ou de pays, mais plutôt plusieurs tas de raisons, qui, associées les unes aux autres, font d’eux des champions.

  • Combien y a-t-il encore de jeunes Européens qui se rendent à l’école à pied ?

  • Pensez-vous pouvoir tenir un mois avec un salaire de 52 € (salaire moyen au Kenya) ?

  • Êtes-vous capable de courir 20 km pied nu tous les jours ?

Si je vous dis qu’encore en 2014, certains de ces athlètes sont obligés de manger l’écorce des arbres pour se nourrir !

Alors on peut toujours continuer à vouloir la dernière paire de chaussure sortie en magasin spécialisé, s’équiper de gels, de barres et de boissons énergétiques, acheter la plus fun des tenues running à la mode, mais une chose est sûre, c’est qu’on sera toujours derrière eux… Alors un grand respect à ces bonshommes, ils le méritent vraiment !

 

Source : OP Rat370 pour la CDCHS 79 / N°18 - Juin 2014

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

Commentaires

  • Djamel
    • 1. Djamel Le 08/04/2018
    Bonjour,

    Intéressent article merci pour ta contribution.

    Mon avis sur le sujet est le suivant :

    Ta conclusion donne une leçon aux européens et autres mais ne résout pas le problème.

    La résolution du problème est, selon moi, dans la tête ("It's all in the head"). Quand on parle d'endurence, il n'y a pas un "organe" plus important que le mental.

    Pourquoi ont-ils plus de mental que d'autres ?

    Bah, ils n'en ont pas plus que d'autres par contre, ils se basent sur leurs acquis : dans la tête des kenyans, un kenyan peut gagner un marathon, il peut aller frôler les 2h00 pour un marathon et donc c'est la barre qu'ils se donnent. Pour un européen, c'est tout à fait autre chose. Pour lui, en tant qu'européen, faire ce score relève de l'exploit et donc ils abandonnent plus facilement.

    On voit ça pas uniquement dans la course à pied mais dans tous les dommaines : malgrès l'école gratuite à tous en france, on voit encore les enfants des plus éduqués arriver à faire des hautes études alors que le taux des enfants de parents non-"éduqués" après master et + est beaucoup plus faible. Ou alors dans un même sport, récemment le Réal madrid qui est hyper décevant en Liga se permet de taper un PSG en bonne forme en LDC. C'est le même phénomène selon moi.

    Bref voilà, dis moi ce que tu en penses.

    Djamel

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