Philippe Paillaud, entre les courses et les livres
C’est la rentrée… Les interviews reprennent. Aujourd’hui c’est Philippe Paillaud qui répond aux questions de Running 79.
Philippe est marathonien et premier membre français du club des « Sept continents » (club regroupant des marathoniens ayant couru sur les 7 continents… le continent américain est divisé en 2 avec l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud).
Je connais Philippe depuis quelques années (je ne courrais pas lorsque je l’ai rencontré la première fois). Nous nous sommes à nouveau vu l’an dernier à la Coulée Verte, où nous avons discuté course à pied, et de son dernier livre. Lui me disait qu’il avait pris sa retraite de coureur. Puis une rencontre au Maraisthon 2019, où il m’annonce qu’il a repris et qu’il vise le marathon du Médoc qui a lieu ce week-end.
Un long entretien avec Philippe à parler course à pied, livre, entrainement et souvenirs de course … Vous risquez peut-être à la fin de cette interview de vouloir aller courir, de lire un de ces ouvrages voire les deux.
Yohann : Philippe, tu es marathonien et romancier …
Philippe : Romancier est un bien grand mot, je suis auteur. Mon premier ouvrage est un récit et le second est un roman, c’est vrai.
Y : Et tu as combien de marathon à ton actif ?
P : Pour le moment 24. J’ai commencé en 1991 par le marathon de New York.
Y : Nous nous sommes vu au Maraisthon, où tu me disais que tu avais quitté ta retraite de coureur à pied pour reprendre avec l’objectif de courir le marathon du Médoc. Tu peux nous en dire plus ?
P : Oui bien sûr. J’ai à nouveau repris. En fait après le marathon de Moscou en 2016, je pensais que j’arrêtais pour de bon. Cependant mon deuxième livre, « Marathon Rouge Sang » qui est sorti fin 2018 pour la Coulée Verte, m’a rattrapé. Les organisateurs du marathon du Médoc l’ont lu et ils m’ont invité pour en faire la promotion à la condition que je coure le marathon.
Je ne te cache pas qu’il n’a pas forcément fallu me pousser trop pour que je rechausse les baskets.
Y : Pas trop dure la reprise ?
P : Pas tant que ça. Ce qui me manquait, c’était un objectif et comme je l’ai, c’est beaucoup plus facile. J’ai recommencé l’entrainement mi-mars.
Y : Tu ne fais que de la course à pied à l’entrainement ?
P : En fait non. J’ajoute du vélo à mon entrainement. C’est plus facile d’enchainer les temps d’entrainement avec le croisement course à pied et vélo. C’est aussi moins stressant pour le corps. Je suis à 4 ou 5 séances par semaine jusqu’à 2 ou 3 heures d’affilées.
Y : Tu as un objectif de temps pour le Médoc ?
P : Non pas forcément. Car ce marathon ne se prête pas à ça. C’est plutôt la fête.
Au cours de mes voyages, je me suis aperçu que les deux marathons les plus connus en France, ce sont Paris et le Médoc. Que ce soit en Chine ou au Chili, voire aux USA, on connait le marathon du Médoc. Ça sera la 3ème fois que je le fais.
Y : Tu as écrit deux livres, peux-tu nous en parler un peu ?
P : Oui bien sûr. Mon premier livre est un récit que j’ai écrit après avoir terminé mon périple sur les 7 continents, c’est « Marathour du monde en 7 continents ». C’était en 2007, et il m’a aidé également à me faire connaitre dans le monde de la course à pied. J’ai continué à faire des marathons intéressants et je me suis dit que j’allais écrire la suite. Cependant, une amie, qui est journaliste et romancière, m’en a dissuadé en me disant que ce serait plus intéressant de faire un roman.
N’ayant jamais écrit de roman, j’ai cheminé petit à petit et comme j’aime bien les polars et la course à pied, je me suis dit, pourquoi pas mixer les deux et voilà comment est né « Marathon Rouge Sang ».
Y : Tu as mis combien de temps pour écrire ton roman ?
P : J’ai mis environ 1 an et demi.
Y : Où peut-on trouver ton livre ?
P : Il se trouve un peu partout dans le département mais aussi sur le site de l’éditeur Cédalion ou encore lalibrairie.com .
Y : Est-ce que tu sais combien d’exemplaires se sont vendus ?
P : Pour le moment non, mais je sais que ça ne fonctionne pas trop mal, car l’éditeur m’a annoncé qu’il faisait un nouveau tirage.
Y : Revenons à la course à pied, tu es membre du club des sept continents …
P : Oui, c’est le « Seven Continent’s Club », qui est un club américain. C’est le club « original », car il y a eu d’autres clubs qui se sont créés. Notamment, le club des 8 continents, qui a été créé avec beaucoup d'à propos le jour de la découverte plus que contestée d'un éventuel continent quasiment englouti Zélandia. Je n’en suis pas membre mais je pourrais comme j’ai couru le marathon d’Auckland.
Y : Concernant ton périple sur les 7 continents, as-tu des anecdotes ou des souvenirs (bons ou mauvais) à nous raconter ?
P : Je n’ai que des bons souvenirs. Celui de l’Antarctique en particulier. Ce n’est pas le marathon qui m’a le plus marqué, même si on a eu un glacier à 17% à monter 2 fois, c’est plutôt le voyage. Ce dont je me souviens le plus, ce sont les excursions en kayac pour aller toucher les baleines, tout ça au milieu des icebergs…
Le marathon du soleil de minuit en Norvège aussi est magnifique.
Le marathon c’est quand même un quelque chose de difficile. Même si on voit partout sur les réseaux sociaux, que tout le monde est capable d’en faire ; quand on est sur le terrain, c’est différent. Le mur du marathon est parfois bien réel, et quand on l’affronte, ce n’est pas un bon souvenir. On se dit bien souvent, « C’est bien la dernière fois que je cours un marathon ».
Y : As-tu des conseils pour les débutants en course à pied ?
P : La course à pied, c’est comme tout. Même si on a un objectif, il faut y aller progressivement. Le faire pour soi et pas pour épater la galerie !
Il faut prendre le temps d’écouter les conseils des runners plus aguerris. Le corps humain est une machine qu’il faut prendre le temps de régler.
En fait, il faut avoir du bon sens en course à pied.
Y : Après le marathon du Médoc, tu vas faire la Coulée Verte ?
P : Oui, c’est spécial pour moi cette année car ça sera la journée de mon anniversaire. Il faut que je sois prêt.
Y : Et tu as des objectifs pour 2020 ?
P : Tu sais j’ai arrêté 3 fois. La première fois j’ai couru entre 1991 et 2001, puis j’ai repris pour les 7 continents jusqu’en 2007.
Et en 2015, les membres français du club des 7 continent,s qui avaient lu mon bouquin et qui ont rejoint le club après moi, ce sont dit qu’il fallait qu’on se rencontre tous sur un marathon. Ça a été celui de Paris en 2015, et j’ai fait Moscou en 2016.
Là je ne fais plus forcément de plan, je verrai bien au gré des envies. Me remettre au triathlon aussi. J’en ai fait il y a déjà 30 ans. Donc pourquoi pas !
Merci pour tes réponses Philippe. Bon marathon ce week-end et surtout, ne fait pas un trop long ravito au Château-Guyot !
Lien vers le site de Philippe : Marathon-cell
Date de dernière mise à jour : 05/09/2019
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