Elise MAURY
Hola Élise ! Beaucoup comme moi, ont été très agréablement surpris de ton chrono au Marathon de La Rochelle en 3h04 ! Cela fait fort longtemps qu’une fille du Département n’avait pas réalisé une telle perf. Mais, le plus étonnant, c’est que tu comptais bien passer sous les 3h. C’est bien ça ?!
Oui effectivement, je m’étais entraînée pour passer sous la barre des 3h et j’étais bien partie. Au début, je courrais à 4’05’’ au kilomètre, allure que je devrais être capable de tenir sur le marathon. Malheureusement au 17ème km j’ai eu un point de côté qui m’a littéralement ralenti. Ca été dur moralement de voir beaucoup de coureurs me doubler. Ce long passage à vide a duré 11km avant que je me relance au 30ème km pour bien finir dans mes allures. Mais j’ai perdu 10min donc j’étais un peu déçue.
Les bonnes sensations ce jour-là n’étaient pas au rendez-vous. Cela reste une bonne expérience car il est important de savoir gérer ce type de moment lors d’un Ironman où, sur 11-13h d’effort, nous rencontrons forcément des passages à vide. Mais c’est intéressant de voir qu’on peut se relancer. J’ai fini dans les bonnes allures donc je suis tout de même contente par rapport à ce que cela m’a appris.
En fouillant soigneusement dans mes fiches, je me suis aperçu que ton chrono du Marathon était le meilleur de la saison 2016 de tout le Poitou-Charentes (Record Poitou 2016: 3h11’36’’ Irène AUBREE du CA Plassac-16), et le 10ème de la très relevée région Pays de la Loire où tu es licenciée 44/49/53/72/85 - (2h39’20 Corine HERBRETEAU de l’As St Sylvain d’Anjou-49). C’est quand même amusant de voir qu’une Triathlète peut « titiller » les expertes de la course à pied ! Comment expliques-tu cela ?
C’est amusant en effet, mais nous voyons de plus en plus de triathlètes qui s’expriment et qui s’illustrent très bien dans cette discipline. Pour ma part, je trouve que la diversité de nos entraînements et des sports est pertinente pour la préparation d’un marathon notamment avec la combinaison vélo - course à pied. Nous pouvons faire plus facilement du volume sans y laisser trop de traces comme dans du volume en course à pied pure. Je pense que les triathlètes ont cet avantage par rapport aux experts de la course à pied.
Les très sérieux Statisticiens de notre Fédération ont enregistré plus de 15000 performances (15 215 très exactement…) sur Marathon pour cette année chez les féminines, mais savais-tu que Mademoiselle MAURY Élise… s’était classée à la 59ème place sur les 15 215 chronos homologués ?! Soyons clairs et directs, à 27 ans tu débordes de talent évident pour le Marathon. Compte-tu continuer dans cette discipline ?
Cela n’est pas ma priorité, mon objectif étant clairement les triathlons longues distances et l’Ironman. Je m’éclate vraiment à cumuler ces 3 sports et j’ai généralement de meilleures sensations en course à pied après le vélo que sur une course à pied pure. Mais je ferai sans doute d’autres marathons car j’aime ce type d’effort et je veux continuer à progresser en course à pied.
Élise, avec tes chronos de 36mn sur 10km et de 1’23’’ sur Semi, si tu venais courir chez nous plus souvent…, sache que tu gagnerais sans grosse surprise toutes les courses chez les filles et tu arriverais même à faire des podiums au classement général et ce devant beaucoup de garçons ! Alors pour en arriver à un tel niveau, raconte-nous une semaine type d’entraînement quand tu as réalisé tes 1h23 au Semi-marathon par exemple ?!
Ma semaine type en axant plus sur la course à pieds (CAP):
Lundi : Petit footing (ou vélo) + Natation
Mardi : Footing (ou vélo)
Mercredi : Sortie longue en CAP
Jeudi : Séance piste en CAP
Vendredi : Petit footing + Natation
Samedi : Repos
Dimanche : Enchaînement CAP + vélo
20 courses cette année avec des cross, des courses sur route et également 11 Triathlons, 4 Duathlons et 1 Half Ironman. Rassure-moi... Ta saison sportive est bien terminée ou comptes-tu enchaîner sur une saison de cross comme tu as pu le faire l’an passé ?!
Ma saison sportive s’est terminée avec ce marathon, mais je ferais certainement mon apparition en cross sous les couleurs de l’ACLR.
Pour 2017 tu désires te lancer sur un Ironman ! (3,8km natation, 180km vélo et un marathon pour finir en douceur…). Vu tes nombreux podium en Tri, j’imagine que même pour ton 1er tu n’iras pas faire de la figuration… Qu’aimerais-tu bien pouvoir y faire ?
En effet je m’entraînerai pour faire des chronos intéressants mais après l’Ironman c’est un autre monde, et ça sera mon premier. C’est un effort de 11h-13h d’affilée que je ne connais pas et qu’il va falloir gérer aussi bien au niveau alimentaire qu’au niveau mental. C’est un nouveau défi de taille que j’ai hâte de relever. Je ne me fixe pas un objectif temps précis, l’important sera de prendre en compte les différents facteurs qui se présenteront à moi au cours de cet effort et de le faire aux sensations pour le passer le mieux possible.
Tes débuts en course à pied et ton type de parcours préférés ?
En même temps que le triathlon, c’est-à-dire en 2012. Avant, je faisais du tennis en compétition.
Je préfère les parcours vallonnés que ce soit en vélo et en course à pieds. Je préfère les circuits difficiles aux parcours roulants. J’adore ce type d’effort et j’aime devoir affronter les difficultés dans les épreuves. C’est là où je m’exprime le plus et où je m’éclate. Comme je l’ai mentionné auparavant, je suis fan des longues distances, plus ça dure, meilleure je me sens.
La petite anecdote dont je suis friand…
Il m’arrive souvent d’oublier un élément clef pour concourir, comme ma paire de chaussures de vélo et je m’en rends compte généralement en arrivant sur les lieux d’épreuves. Heureusement, mon coach est habitué et anticipe mes oublis :-)
Le Triathlon à un haut niveau, ça doit prendre du temps et coûter de l’argent ?
Le triathlon est un sport qui demande beaucoup d’investissements en temps surtout quand on se spécialise sur les longues distances mais aussi financièrement : le matériel, les inscriptions, les trajets représentent un certain coût que j’aimerais pouvoir alléger par le biais de sponsors…
Propos recueillis par : OP Rat370 / n°83 – Décembre 2016
Date de dernière mise à jour : 07/01/2017
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